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Photo du rédacteurJerome D'Estais

Borat 2 le Film d'Après - Con-finement

Dernière mise à jour : 4 nov. 2020

Si, comme tout le monde, on avait ri, et parfois aux éclats, à la première apparition de Borat, sorte de Candide débarqué aux States post-11 septembre, depuis son Kazakhstan natal, on avait néanmoins déjà quelques réserves quant à la succession de saynètes plus ou moins réussies, à l’esthétique variable et aux procédés plus ou moins clairs, si ce n’est discutables, pour arriver à leurs fins. Le deuxième opus, vendu comme une œuvre politique du fait de sa cible (le staff Trump et ses supporters) et de sa date de diffusion sur Amazon, deux semaines avant l'élection américaine, finit de nous convaincre des limites du label Borat.


Les Chicago Seven et de leurs avocats lèvent les poings devant le palais de justice où ils étaient jugés pour complot et incitation à l'émeute. 08/10/1969.• Crédits : David Fenton - Getty

Si le film de Sacha Baron Cohen ressemble de plus en plus à un produit télévisuel (ne s’embarrassant d’ailleurs plus de passer par la case « salles de cinéma »), sorte de long épisode de Who is America ?, il faillit surtout malheureusement au niveau de ses deux principales ambitions : le rire et la dénonciation. Car l’Amérique a changé depuis 2006 et le spectateur s’est habitué à la parole décomplexée, aux outrances, aux freaks et à l’impensable. Il lui en faut donc bien plus que ces maigrelettes vignettes pour le surprendre, le choquer, le faire se gondoler ou réfléchir. L’huluberlu qui débarquait à l’époque sur les écrans s’est depuis fait voler la vedette par un personnage plus caricatural encore, bigger than life, qui avait déjà réussi au moment de son élection, en battant la fiction sur son propre terrain, le réel devenant plus monstrueux que la réalité, à discréditer un Frank Underwood, pourtant autrement coriace, que le simplet Borat. Pire encore, le film parvient même à nous faire prendre en pitié deux benêts, supporters de Trump, piégés par une caméra cachée intrusive et un montage plus ou moins plus honnête, rappelant plus le mauvais Connasse que le brûlot politique espéré.



C’est d’autant plus dommage que lorsque Tutar, fille de et femme-cadeau, arrive à éclipser son père, le film, soudain horrifique, laisse entrevoir, à travers le parcours imposé (bal des débutantes, chirurgie esthétique, avortement et droit de cuissage chez Guiliani) d’une Melania-animal destinée aux cages dorées, sa véritable ampleur, féministe et enfin véritablement politique.


Les sept de Chicago - Netflix

Borat 2

23 octobre 2020 sur Amazon Prime Video / 1h 36min / Comédie

Nationalités Américain, Britannique



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